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Les récifs coralliens d’eau froide de la Patagonie chilienne révèlent encore leurs secrets // Photo libre de droit via Unsplash

À la une 24 juillet 2020

La Patagonie chilienne est l’une des dernières régions sauvages de notre Planète

La Patagonie chilienne, une région mal cartographiée et encore beaucoup d'espèces à recenser.

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Les récifs coralliens d’eau froide de la Patagonie chilienne sont considérés, par les scientifiques, comme « l’une des dernières zones sauvages de la planète ». Pourtant, les changements climatiques et l’industrie ont un impact important sur cet environnement et « De nombreux organismes ne seront pas identifiés avant même leur extinction » selon Vreni Haüsserman, biologiste chilienne-allemande, passionnée par cette zone depuis plus de 20 ans.

L’urgence de la classification des espèces marines

La Patagonie chilienne, dont la côte s’étend sur 90 000 kilomètres, est un terrain difficile à explorer fait de fjords, de canaux, d’îles, de vents violents et de tempêtes intenses. La région étant mal cartographiée, chaque voyage est une expédition riche en découvertes, ce qui a permis à Vreni Haüsserman et son mari, Gunter Forsterra, de mettre en lumière plus de 100 nouvelles espèces marines. 

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Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la vie est plus diversifiée sous les tropiques que près des pôles. Les fjords chiliens sont un point chaud de la biodiversité, regorgeant d’anémones de mer orange néon et de coraux rouge sang. Pour Vreni Haüsserman, la variété extraordinaire d’espèce capables de vivre étroitement ensemble s’explique, car les fjords sont très fluctuants, allant de « l’eau très salée à l’eau extrêmement douce, de la lumière intense du soleil aux ombres sombres, des baies protégées aux rivages battus par les vagues ». 

Mais les fjords étudiés par Vreni Häusserman sont menacés par l’élevage qui est généralement géré de manière non-durable, rejetant de grandes quantités de déchets et de produits chimiques qui endommagent indistinctement les écosystèmes et les espèces marines. Cette pollution est en partie responsable de la « déstabilisation de l’écosystème » et contribue probablement à une augmentation alarmante de la mortalité massive des animaux. 

L’urgence est donc de réussir à recenser les espèces exceptionnelles de ces lieux et de les protéger, mais « La taxonomie demeure un vrai problème dans le monde. Nous essayons de faire au mieux pour effectuer une véritable classification des organismes présents dans la région, identifier leur localisation et en savoir plus sur les conditions nécessaires à la vie, notamment si les choses peuvent évoluer avec le changement climatique. Malheureusement, nous avons encore énormément d’espèces qui ne seront pas identifiées avant même leur extinction. »