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Environnement 31 mai 2019

Les impacts de l’altération des courants du Gulf Stream

À l'heure ou le réchauffement climatique s'impose comme la thématique du siècle, de nombreuses perturbations environnementales viennent appuyer les preuves de cette inquiétante réalité. L'altercation des courants du Gulf Stream en est l'un des exemples les plus préoccupants et probants. Explications

Qu’est-ce que le Gulf Stream ?

Situé entre la côte américaine et le Golfe du Mexique, le Gulf Stream est un courant marin chaud de surface, remontant vers le nord-ouest de l’Atlantique, qui est considéré comme l’un des courants les plus forts au monde. Le Gulf Stream fait partie de ce qu’on nomme l’AMOC : la Circulation méridienne de retournement Atlantique, autrement dit, un ensemble de courants marins circulant depuis l’Atlantique Nord, jusqu’aux côtes d’Europe de l’Ouest et s’étendant aussi loin que les mers d’Islande.
L’AMOC participe, par de multiples facteurs, aux températures modérées que l’on peut retrouver en Europe, par exemple.

 

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Via meteoaura.com

 

Quel est le rôle des courants marins ?

Les courants marins, dont fait partie l’AMOC et le Gulf Stream, stockent la chaleur des zones tropicales du globe et la déplace vers les pôles, engendrant un système d’équilibrage des températures au sein des océans et mers du monde entier. Ce système naturel permet ainsi de compenser le fort taux de rayonnement solaire percu par les zones équatoriales du globe. Les courants marins contribuent ainsi à près de 30 % du transport de la chaleur dans le monde, au sein d’un système climatique global.

Un deuxième phénomène apparaît alors : l’évaporation des océans, plus importante au sein des zones tropicales, en augmente de ce fait la salinité ainsi que les températures terrestres présentes dans ces zones. Cette situation est compensée par les apports d’eau douce des rivières et des pluies au sein des espaces marins proches des tropiques. Les eaux chaudes des zones équatoriales sont déplacées par l’AMOC vers le Groenland, ou elles refroidissent, avant de redescendre l’Atlantique jusqu’au Pôle Sud, puis de remonter le long des côtes Sud-Américaines pour se recharger en chaleur, et ainsi de suite. On assiste alors à un équilibrage naturel, mais fragile, des températures et de la salinité des océans.

Que se passe-t-il exactement ?

Deux études scientifiques, publiées courant avril 2019, mettent en avant un ralentissement des courants de l’AMOC. Ce fragile équilibre est aujourd’hui menacé par la fonte des glaces de l’Antarctique ainsi que par l’augmentation de la chaleur à la surface des océans situés le long des zones tropicales. Pour résumer la situation : le Nord de l’AMOC se refroidit de manière intense et très rapide, tandis que le Sud de ce courant se réchauffe d’une manière inversement proportionnelle. Ces deux situations convergées créent ainsi un ralentissement du courant, puisque les eaux transportées vers le nord sont bien plus chaudes que nécessaires, et mettent ainsi plus de temps à se refroidir. Il en est de même avec l’eau transportée du Nord au Sud de l’AMOC, qui se trouve être bien plus froide qu’à la normale, et qui met ainsi beaucoup plus de temps à se réchauffer.

Quelles sont les conséquences ?

Dans un communiqué de presse divulgué le 15 février 2017, le CNRS a annoncé que la chaleur grandissante des courants océaniques, transportés vers le Pôle Nord par l’AMOC, accroît la vitesse de la fonte grands glaciers. Ce phénomène refroidit de ce fait les courants marins de manière très abrupte, et empêche toute reformation de la banquise, car la chaleur des eaux profondes se dirige directement vers la surface. Les estimations les plus pessimistes de ce communiqué de presse affirment que l’on pourrait assister à un arrêt complet de ce phénomène, nommé convection. Ce cas de figure catastrophique engendrerait près de 2 à 3 degrés de baisse de températures des océans, entrainant un déséquilibre total entre la chaleur du soleil et la fraîcheur des océans.

Ce cas de figure aurait pour effet de renforcer l’apparition de pluies torrentielles au sein de l’Europe notamment, en plus d’une multiplication des cas de sécheresse au Sael, ou encore d’une augmentation significative des températures en Amérique du Nord. Bien que ces cas-ci ne soient que des exemples isolés, ces derniers sont révélateurs de la crise climatique que devra affronter l’humanité, qui devra apprendre à évoluer avec un climat devenu « fou » et ses conséquences en matières de drames écologiques.

Ed.W