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Préservation de l'environnement, image via Pixabay

Patrimoine 6 novembre 2019

La Journée internationale pour la préservation de l’environnement en temps de guerre

Le 6 novembre, de nombreux pays de l’ONU célèbrent la journée internationale pour la préservation de l’environnement en temps de guerre. Retour sur cette journée mondiale onusienne et ses enjeux, en particulier pour les mers et océans.

Souligner l’importance de l’environnement en temps de guerre

Le 8 septembre 2000, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies signe la Déclaration du Millénaire à New York, bientôt suivie par les 8 objectifs du millénaire pour le développement (OMD), dont la préservation de l’environnement.
Or, dans sa résolution 56/4, non contraignante, adoptée le 12 novembre 2001, l’Assemblée générale constate que la dégradation ou la destruction de l’environnement est souvent un phénomène ignoré lors des conflits armés. Cette atteinte aux écosystèmes peut être faite à dessein, on parle alors d’écocide (pollution des puits, destruction des récoltes, abattement des forêts, empoisonnement de la terre, liquidation des animaux ou des cheptels), ou par dommage collatéral. Pendant la guerre du Koweït en 1991, les Irakiens incendient ainsi 700 puits de pétrole, ce qui provoque le déversement de millions de litres de pétrole dans les voies d’eau.

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Puits de pétrole en feu au Koweït, ©Larousse.fr

Selon le Programme des NU pour l’environnement (PNUE), l’exploitation des ressources est d’ailleurs souvent au centre des conflits armés des 60 dernières années (dans 40% des cas), notamment l’exploitation des ressources halieutiques ou aquatiques. En outre, si ces ressources sont impliquées, les tensions ont d’autant plus de probabilité de survenir à nouveau, comme au Darfour ou au Sahel.
Aussi, dans sa résolution, 56/4 l’AGNU prie-t-elle les États membres de mettre en place une journée internationale pour la préservation de l’environnement en temps de guerre le 6 novembre de chaque année, pour manifester l’importance du développement durable dans la pacification du monde et l’apaisement des tensions, et également pour témoigner de la puissance destructrice de notre planète par les conflits armés. Ce souhait est renouvelé avec insistance dans la résolution du 27 mai 2016.

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Un avion de chasse allemand model BF 109 G de la Seconde Guerre Mondiale retrouvé dans la mer Méditerranée, © AFP PHOTO / BORIS HORVAT

Des actions concrètes pour la préservation de l’environnement

Ce sont tout d’abord des partenariats qui ont été signés par les Nations Unies avec diverses organisations, comme l’Union Européenne en 2008, pour accompagner les pays dans une utilisation préventive des ressources. Un programme de recherche mondial pour la gestion post-conflit des ressources naturelles a été lancé dans le cadre de l’ONU, rassemblant chercheurs, praticiens, décideurs. Un partenariat entre divers programmes de l’ONU a également été signé pour comprendre le lien entre protection des femmes et protection des ressources en zone de guerre.
En outre, plusieurs conventions internationales ont été adoptées pour préserver l’environnement, en 1976 ou 1997. La principale reste la Protocole additionnel I aux Conventions de Genève, adopté en 1977. D’autres textes tentent de prévenir la dégradation des océans par les épaves de guerre.

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Préserver l’environnement, image via Pixabay

Reste à traiter l’impact environnemental des forces de maintien de la paix. En effet, l’armée américaine serait le principal pollueur au monde, selon le comité scientifique ‘Objectif Terre’. Plusieurs avancées de recherche ont été faites, comme l’éco-conception des navires de guerre, mise en avant par la France, et restent à être implémentées.

Ed. W.