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Eric Bellion à bord de sa nouvelle goélette / Photo Commeunseulhomme

Nautisme 10 juillet 2018

Eric Bellion explore l’inconnu à bord de Commeunseulhomme

[un autre regard]

Après le Vendée Globe Challenge 2017, Eric Bellion arme une goélette pour son nouveau projet

L’homme et le projet séduisent. Les sponsors le suivent, les skippers de course au large le prennent sous leur aile, le public adhère. Eric Bellion, navigateur, arme une goélette qui s’appellera « Commeunseulhomme »,  nom du projet éponyme.

Après le Vendée Globe Challenge en 2016-2017, Eric Bellion embarque pour « explorer la différence et l’inconnu ». Son objectif: faire bouger les consciences. Il a du pain sur la planche. Son outil: sa magnifique goélette de 21 mètres dessinée par l’architecte hollandais Olivier Van Meer et construite en 2006. Cette fois, il largue les amarres avec Marie, sa compagne, qui apportera son regard féminin au projet.

Concrètement « Comme un seul homme » vise à découvrir, au fil des navigations au tour du monde, des différences entre les êtres humains et démontrer, à travers des témoignages, combien celles-ci s’avèrent enrichissantes, voire productives (d’où l’intérêt des entreprises qui sponsorisent). La goélette, coque acier et quille relevable, permettra à Eric Bellion et Marie Lattanzio d’accoster dans des endroits reculés.

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La nouvelle goélette d’Eric Bellion écumera les océans du globe / Photo Commeunseulhomme via Instagram

« Le courage, c’est d’aller au-delà de sa peur »

Originaire de l’île de Noirmoutier, Eric Bellion n’est pas un anonyme dans le monde de la course. Parce qu’il en avait ras la capuche du ciré d’entendre « Ce n’est pas pour toi », « Ne t’acharnes pas », Eric Bellion a décidé d’y aller. Justement. Avec seulement 40 jours d’expérience en solitaire en Figaro, il se lance, en 2016, dans le Vendée Globe Challenge préparé par Michel Desjoyeaux à bord de l’ancien Imoca de Marc Thiercelin. Il termine premier des bizuths.

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Eric Bellion arrive premier des bizuths du Vendée Globe Challenge 2017 / Photo Olivier Blanchet – DPPI – Vendée Globe

Et mêm’ pas peur. Enfin, si un peu mais il suit sa devise: dépasser sa peur. Il a d’ailleurs été l’un des rares à l’avouer lors de la course. « Pas seulement sur le Vendée Globe, mais dans la vie en général, lorsqu’on a devant soi quelque chose de nouveau qui demande un engagement fort, tout le monde a peur. Le courage, ce n’est pas le manque de peur, ça, c’est la folie. Le courage, c’est d’aller au-delà de la peur » explique à La Croix, le 14 février 2017 à son arrivée.

Dans la tête d’Eric Bellion

Etre dans la tête d’Eric Bellion n’est pas toujours chose facile à première vue. Pour comprendre l’homme et son ambitieux projet, mieux vaut l’écouter ou le lire. En 2015, Voiles et voiliers expliquait sa capacité à faire passer son message par « son charisme ».  » Formateur en management de la diversité, son credo «la différence est source majeure de la performance et de l’innovation» fait mouche presque partout où il passe. Car il y a du Loïck Peyron chez Éric Bellion : même joie communicative, même force de persuasion, même attitude positive qui donne envie d’en être et ce feeling quasi immédiat avec les gens » détaille Didier Ravon.

L’ambassadeur de l’ouverture autour des océans prend souvent pour exemple, la capacité à barrer qu’ont les personnes malvoyantes, à l’image du projet Marseille-Carthage par l’équipage de Rêve à perte de vue.

Verbatim

« Les cinq principes de Commeunseulhomme sont -Oser la différence – Faire confiance – Innover grâce à la contrainte – Viser l’harmonie      – Exulter »

« Oser la différence, c’est affronter la peur. La sienne, d’abord, parce qu’il est terriblement humain d’éprouver de la crainte quand on se jette dans une aventure. Mais aussi la peur des autres, ces proches bien intentionnés qui tentent toujours de vous dissuader de prendre des risques. »

« Cette goélette est lourde. A bord, en comparaison des folles glissades du Vendée Globe, j’ai un peu le sentiment de naviguer à l’arrêt… et je m’en félicite ! Tandis que sur l’Imoca j’étais toujours dans l’action, je vais ici prendre le temps de la réflexion. Etre davantage attentif aux découvertes et aux rencontres que je vais faire. Prendre conscience de mes explorations et en faire le récit. »

Gaëlle Richard