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À la une 27 mai 2019

Crise de l’eau au Pakistan : La Banque Mondiale tire la sonnette d’alarme

Le 4 février dernier, la Banque Mondiale a publié un rapport inquiétant quant aux difficultés du Pakistant à s'approvisionner en eau potable.

Une multiplication de facteurs défavorables

La situation de l’eau au Pakistan est considérée comme étant  » à risques » depuis de nombreuses années. Malheureusement, de multiples facteurs aggravants viennent encore alourdir le bilan en ce début 2019.

Le cœur de cette situation se trouve au niveau de la réduction du débit des affluents orientaux d’Indus, un des septs fleuves sacrés en Inde, traversant le Pakistan de part en part. Cette réduction du débit du fleuve est directement liée à l’augmentation, parfaitement légale, des opérations de pompage d’eau, réalisés du côté Indien de la frontière.

Bien entendu, plusieurs autres facteurs entrent en jeu : les catastrophes climatiques sévissant dans cette région régulièrement exposée aux inondations et à la sècheresse, fragilisent encore davantage la situation précaire du pays. Ces conditions climatiques extrêmes coûtent ainsi 12 milliards de dollars par an au Pakistan, de quoi fortement alarmer la Banque Mondiale.

La gestion de l’eau au sein-même du pays est ainsi remise en question par L’Express Tribun, qui pointe du doigts la répartition de l’eau réalisée par Islamabad à des fins agricoles : 80 % de l’eau utilisée au Pakistan est directement utilisée en irrigation des terres agricoles, qui pourtant ne contribuent au PIB qu’à la hauteur de 5 %.

Enfin, la forte pollution des fleuves et sources d’eaux s’est encore accélérée ces dernières années : La rivière Ravi est contaminée en permanence par les centaines d’usines en amont, rendant cette eau totalement impropre à la consommation humaine. Ainsi, plusieurs études ont notamment démontré la présence de métaux lourds et de sel en haute quantité dans les arêtes de poisson qui y pullulaient autrefois. Il est également nécessaire de préciser que le Pakistan ne comprend qu’un nombre très restreint d’usines de traitement des eaux usées, et l’absence de ces infrastructures dégrade encore davantage la situation actuelle, pourtant très inquiétante pour l’avenir du pays.

Quelles sont les conséquences sur la santé ?

L’ONU estime, qu’au Pakistan, près de 40 % des décès et maladies sont directement liées à une mauvaise qualité de l’eau. L’UNICEF affirme même que chaque année, ce sont près de 53.000 enfants qui meurent des conséquences de l’absorption d’une eau non-potable. Les conséquences sur la santé sont diverses : diarrhées sévères, parfois mortelles, sévissent aux quatre coins du pays, accompagnées par une présence croissante des cas de typhoïde, de choléra, de dysenterie et d’hépatites.

 

Ed.W