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Environnement 14 janvier 2020

À ce rythme, jusqu’où l’océan peut-il tenir ?

L’océan surexploité aurait pourtant la capacité de fournir six fois plus de nourriture qu’à présent.

Les poissons sont une source essentielle et grandissante de nutriments et de protéines qui permettent de nourrir de grands pans de l’humanité. Intelligemment exploité, l’océan aurait la capacité de fournir jusqu’à six fois plus de nourriture qu’il ne le fait à présent, et ce, en dépit de la surexploitation actuelle. Différentes raisons interagissent négativement sur le rythme de renouvellement des ressources marines, d’autant plus qu’une forte demande de fruits de mer en provenance de Chine tend également à déséquilibrer le marché. En modifiant les habitudes de consommation et en réduisant le volume de pêche de certaines espèces, il est possible de rééquilibrer un marché qui est actuellement sur une mauvaise pente.


Pourquoi les ressources marines sont-elles menacées ? 

Plusieurs facteurs se combinent pour menacer l’existence de nombreuses espèces végétales et animales. A commencer par les activités humaines qui sont responsables de la dégradation de près des deux tiers du milieu marin. Vient ensuite la surpêche qui est emblématique de la mauvaise gestion des ressources : pour perdurer un mammifère doit pouvoir se reproduire ; et pour se reproduire, il doit en avoir le temps, ce qui lui manque. L’exemple du thon rouge du Pacifique qui est en voie d’extinction est une parfaite illustration de ce problème. 

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Le thon rouge une espèce en danger // Crédit AFP WWF Ifremer ©

Se rajoutent enfin le réchauffement climatique qui impacte les écosystèmes, la pollution qui nuit à la biodiversité, ainsi qu’un phénomène encore méconnu : les espèces invasives : il s’agit d’espèces exotiques qui ont été introduites artificiellement par l’homme dans un écosystème dans lequel elles n’ont pas pu s’intégrer et qu’elles ont perturbé.

Comment améliorer la situation ?

D’après la Food and Agricultural Organization (FAO), le poisson représente aujourd’hui environ 16 % de la part des protéines animales consommées et cela est amené à augmenter avec la demande asiatique.

La « viande » nécessaire à nourrir l’humanité se retrouverait-elle dans la mer ? 

Probablement pas, à en croire certaines entreprises innovantes qui préconisent une solution en provenance des protéines alternatives, notamment à base de plantes. Celles-ci auraient un goût en tous points similaire à celui du thon ou de la crevette. Leur utilisation permettrait ainsi de préserver l’écosystème marin.

Probablement pas, répond également l’agence onusienne. Pour obtenir une pêche plus durable, elle préconise d’accroître la quantité de poissons capturés de 20 % en axant la pêche sur des espèces actuellement délaissées telles que le krill ou celles qui peuplent les fonds lacustres.

Probablement pas, répond enfin ceux qui jurent par la mariculture. Cette activité qui consiste à élever des algues marines ou des moules dans les océans ou le long des côtes, pourrait servir de palliatif à la surexploitation. Sous réserve toutefois, que ces mollusques et ces algues soient élevés dans un habitat dédié et qu’ils soient nourris avec des substituts aux espèces marines. Le marché est très prometteur passant de près de 15 millions de tonnes de bivalves actuellement produites chaque année à près de 768 millions de tonnes !

Ed.W