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Le Combat de La Cordelière, huile sur toile de Pierre-Julien Gilbert peinte en 1838 représentant le combat naval de la Cordelière contre une flotte anglaise, en 1512, au large de Saint-Mathieu / Reproduction Musée des Beaux-Arts de Brest

Découverte & Recherche 18 janvier 2019

Une nouvelle épave dans les recherches de la Cordelière et du Regent

Les archéologues ont découvert une épave inattendue lors de leurs recherches des deux navires de guerre coulés en 1512 au large de Brest

La Cordelière est un navire mythique depuis plus de 500 ans. Fleuron de la flotte d’Anne-de-Bretagne, la nef coule en 1512 au large de Brest.

On la cherche depuis vingt ans. Les dernières fouilles sous-marines de juillet 2018 n’ont toujours pas mis la main dessus. En revanche, elles ont découvert une nouvelle épave.

L’étrange épave du Minou

Lors des recherches de l’épave de La Cordelière et de celle du Regent, contre lequel elle menait combat, les archéologues sous-marins ont découvert, en juin-juillet 2018, une troisième épave. Il semble s’agir  d’un très ancien navire commercial qui pourrait avoir sombré entre les XIVe et XVe siècle. Les chercheurs l’ont baptisée baptisée « Sud Minou 1 », en référence aux fortifications et au phare du même nom situé à l’entrée du goulet de Brest non loin desquels elle a été localisée. La prochaine campagne de fouilles, prévue en juin 2019, devra essayer d’en savoir davantage.

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Une âpre bataille et 2.000 morts

La Cordelière, plus gros navire de la flotte bretonne sous Anne de Bretagne, et le Regent, fleuron de la marine anglaise sous Henri VIII, ont coulé en 1512 dans ce secteur après une âpre bataille qui s’est soldée par près de 2.000 morts. La nef a été construite à Morlaix à partir de 1487, Anne-de-Bretagne en est la marraine. Elle confie son commandement, en 1505, à Hervé de Portzmoguer, officier de marine et pirate breton. Il n’a de cesse que d’aller titiller les Anglais, y compris au plus près de leurs côtes. Il n’en faut pas plus pour les animer leur soif de revanche.

La bataille du 10 août 1512

L’amiral Sir Edward Howard, commande Le Régent. Il s’apprête à débarquer à la pointe Saint-Mathieu en rade de Brest, après avoir ravagé la presqu’île de Crozon. Hervé de Portzmoguer jure qu’il ne laissera pas passer l’Anglais. Si La Cordelière parvient à mettre hors d’usage deux navires de l’escadre anglaise, les grappins du Régent à l’abordage lui tombent dessus en pluie.  L’abordage est féroce, avec un corps à corps particulièrement meurtrier. Lors de l’abordage, les deux navires sont cruellement abîmés, et sombrent au large du Conquet.

⇒ Les prochaines fouilles (la dernière campagne a coûté 450.000 euros) de juin prochain permettront peut-être de trouver enfin les restes de La Cordelière.

Gaëlle Richard