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Pêche 29 octobre 2018

Les pêcheurs aux petits oignons avec les esturgeons

L’esturgeon européen, protégé depuis 1982, refait surface dans les eaux françaises. Dans l’estuaire de la Gironde, les chercheurs tentent sa réintroduction en milieu naturel. En sud atlantique, l’esturgeon européen, dont les oeufs donnent le caviar, commence à montrer son museau pointu dans les eaux.

Le fruit d’un travail commun

Les pêcheurs du sud de la façade atlantique commencent à en pêcher accidentellement. Lorsque c’est le cas, ils récoltent ses mensurations puis transmettent ces données au Comité national des pêches. L’Irstea (Institut national de recherches en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture) de Bordeaux n’est jamais très loin non plus.

En octobre, Eric Blanc, un marin-pêcheur de Royan, a capturé un esturgeon de 8kg dans l’estuaire de la Gironde. Dans une vidéo postée sur Facebook, il souligne « le travail commun (pêcheurs, élus, Irstea, Comité national…) » pour les démarches réalisées pour « renforcer l’état biologique de l’estuaire », nursery  de l’esturgeon européen.

Flo relâche un esturgeon de 9 kg

Le 20 octobre, un autre équipage a filmé la remise à l’eau d’un esturgeon « d’un peu plus de 9kg ni bagué, ni pucé. » Il s’agit donc d’un poisson sauvage. Les marins ont transmis les données de l’animal avant de le relâcher.

Capable de s’adapter aux pollutions et au climat

Dans sa dernière étude, l’Irstea constate que l’esturgeon européen est « capable de s’adapter aux pollutions et au changement climatique ». Il n’en est pas capable, en revanche, au stade d’embryon ou d’alevin. Pour relâcher des poissons nés en élevage, les chercheurs savent maintenant qu’ils doivent attendre que le poisson ait atteint un certain stade de développement.

« Bonne nouvelle, indique l’Irstea, les juvéniles d’esturgeon produits en pisciculture et relâchés dans l’estuaire de la Gironde, présentent de fortes capacités pour s’adapter aux fluctuations du milieu. Cela présage un taux de survie élevé lors des lâchers », explique Eric Rochard, directeur de recherche à Irstea.

Gaëlle Richard