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Les associations réclament au gouvernement une législation plus ferme en matière d'élevage et d'abattage des poissons d'élevage / Capture d'écran via Youtube

Faune & Flore 3 décembre 2018

La L214 dénonce les conditions d’élevage de truites

L'association dénonce l'entassement des animaux et leur mise à mort. La société Aqualande pointée du doigt se défend

L’association L214, dont le cheval de bataille est la maltraitance animale, dénonce les conditions d’élevage des truites. Elle vient de poster une vidéo dont les images ont été tournées en caméra cachée. La L214 pointe du doigt la société Aqualande située en Nouvelle-Aquitaine. Celle-ci annonce son intention de porter plainte pour diffamation contre l’association.


Entassement des poissons

La L214 dénonce le nombre trop important de poissons dans les bassins. Selon elle, cet entassement engendrerait des blessures, des maladies, du stress. « Les poissons ont du mal à respirer » affirme l’enquête de l’association.

→ La société Aqualande précise à l’AFP que les images tournées par la L214 « ne sont pas représentatives de tous les bassins du groupe. Il y a un faible pourcentage de mortalité en pisciculture, moins de 2% . » Stéphane Dargelas, directeur marketing et communication d’Aqualande, déclare au Monde, que dans les huit bassins bio du groupe, « la densité maximum est de 35 kg par mètre cube » et qu' »il n’y a pas de normes fixées pour les autres » bassins.

Modification génétique ou pas?

La L214 affirme que les truites élevées dans ces bassins du sud-ouest ont été nourries durant trois semaines avec de la méthyltestostérone dans leur alimentation. L’employé filmé en caméra cachée explique que « ainsi l’ovaire va se changer en testicule« . Cette technique engendre des « néomâles » dont le sperme est recueilli puis l’animal est jeté à la poubelle. En effet, les élevage ne conserveraient que des femelles car elles grossissent plus vite.

→ La société Aqualande s’inscrit en faux quant à l’utilisation du terme « modification génétique ». Elle est triploïde, comme l’huître. « La triploïdie est un phénomène courant dans la nature: lors de la fécondation des œufs, il peut arriver qu’un jeu de chromosomes ne soit pas éliminé ce qui donne un poisson triploïde. (…) Nous reproduisons ce phénomène naturel par une variation de pression sur les œufs de truite fécondés » déclare l’entreprise dans le Huffington Post.

Une lente agonie

La L214 n’est pas la seule à dénoncer la méthode de mise à mort des poissons. Le CIWF France (CIWF (Compassion in World Farming) dénonce également la lente agonie du poisson avant abattage. « La technique la plus prometteuse est l’étourdissement électrique suivi d’un refroidissement dans la glace » indique le CIWF. Il interpelle le ministre de l’Agriculture pour modifier la réglementation sur l’abattage des poissons d’élevage.

En France, certains pêcheurs utilisent la technique japonaise de l’ikéjimé, qui, de surcroît, confère à la chair du poisson une meilleure qualité.

Gaëlle Richard