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Fabien Clauw vient de publier son dernier piège à lecteurs avec "Pirate de l'Indien" / Photo Samuel Buton

Lifestyle 4 février 2019

Fabien Clauw: « quand j’écris, c’est le film que j’aimerais voir au cinéma »

Marin et écrivain, Fabien Clauw publie "Pirate de l'Indien", troisième volume d'une série de récits historiques maritimes ciselés, captivant et précis

Fabien Clauw a eu plusieurs vies.  Après celle de skipper, il crée une école de croisière et se lance dans l’écriture. Il vient de publier « Pirate de l’Indien », le troisième volume d’une série, après « Pour les trois couleurs » et « Le trésor américain », aux Editions Paulsen. Son champ de bataille: rendre à la France ses lettres de noblesse dans l’histoire maritime internationale (et surtout face à l’Angleterre). Dans « Pirate de l’Indien », on suit encore les aventures de Gilles Belmonte, officier de la Marine.

Enfant de la voile

Enfant, il découvre la voile dans les années 70 sur le 6,20m familial. « On partait dès que possible y compris l’hiver avec ma petite soeur et le Terre-Neuve. On partait de Capbreton vers l’Espagne, la Bretagne sud. » Le service militaire dans la Marine Nationale à Biscarrosse puis moniteur de voile, il ne quitte pas la mer. « C’était la liberté, l’insouciance et l’aventure. Ces moments m’ont cimenté. La plus grande tragédie de mon enfance c’est quand on a vendu le bateau, j’avais 9 ans. Plus tard, j’ai eu un bateau avant d’avoir une voiture. Je partais en mobylette vers le bassin d’Arcachon. »

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Une culture historique encyclopédique

Après cinq années de course au large, dont trois Solitaires du figaro, le skipper doit changer de cap. « Le principal sponsor privé s’est retiré du coup je suis rentré dans le rang, j’ai trouvé un travail CNB, filiale de Bénéteau, à Bordeaux. J’ai vécu cinq années à forte adrénaline mais je n’avais pas eu le temps d’assouvir deux rêves: le tour de l’Atlantique à la voile et écrire une saga maritime et historique. »

Adolescent, il dévore les livres de Alexander Kent, C.S. Forester et Patrick O’Brian. Il se passionne pour la ,

adition d’exploration du monde, va-t-elle complètement s’effondrer et remettre les clefs des océans aux Anglais? Le déclin de cette marine est dû deux facteurs. Les officiers étaient des nobles donc au lendemain de la Révolution ils sont passés sur l’ échafaud ou bien ils ont émigré. Sur les 44 amiraux français, en 1799 il n’en reste que quatre. Cela a été une véritable purge. Il n’existait plus aucun encadrement. La deuxième cause de ce déclin est que la France subit la guerre sur toutes ses frontières. Cela mobilise les moyen humains, financiers et techniques. Il ne reste donc plus rien pour la Marine. Napoléon Bonaparte, Corse pleinement conscient des enjeux maritimes, essaie de reprendre la situation. Mais ces dix années d’errance ne seront jamais rattrapées. »

Avec la musique d’Enio Moricone

Les pages de Fabien Clauw emportent le lecteur presque malgré lui. On est pris. On a envie de savoir la suite, envie de tourner la page puis la suivante. « Ce que j’écris c’est le film que j’aimerais voir au cinéma. J’ai souvent le casque sur les oreilles, notamment avec les musiques de film ou Enio Moricone. J’écris ce que je vois. J’essaie de faire un plan large, de définir un lieu ou un environnement et puis on zoome sur des scènes et des personnages. On change de lieu et de personnages régulièrement pour que le lecteur aborde plusieurs angles de l’histoire. »

Gaëlle Richard