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Le photographe français shoote les vagues polynésiennes pour son nouveau livre/ © Ben Thouard

Glisse 4 juin 2018

Ben Thouard, 2 millions d’époustouflantes photos de vagues

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Le photographe aquatique Ben Thouard publie "Surface", son premier livre d'art. Impressionnant

Comme « Le Grand bleu » a marqué toute une génération, les photos du surfeur Ben Thouard laisseront leur empreinte. A la nage, armé de son matériel, il traque la vague, sa force et sa transparence. Il vient de publier son premier ouvrage d’art, « Surface ». Un livre magnifique réunissant ses époustouflantes images de vagues polynésiennes. « Dix ans de travail » résume le français originaire de Toulon. Une sélection de ses 2 millions d’images.

L’originalité des photos de Ben Thouard dans son livre « Surface » réside dans le jeu de transparence de l’eau et dans la captation de l’énergie  de la vague au moment où elle déferle. On plonge avec lui dans cet univers parfois apaisant, parfois menaçant. « 99% des photos que j’ai faites sont prises depuis la mer, à la nage » explique-t-il.

« Ce livre est une réflexion sur la lumière, un travail sur la texture et la profondeur. Car, vu de dessous, la surface disparaît. »

Parmi ses pépites, l’une attire plus que les autres: une petite vague esseulée au milieu d’un océan glassy sur fond d’orage qui monte à l’horizon.

Les secrets de LA photo de vague

Cette photo a été prise en Polynésie où vit Ben Thouard. Elle est tellement étonnante que sur les réseaux sociaux, bien des commentaires le soupçonnent d’avoir retouché ce cliché. « J’ai attendu les conditions météorologiques parfaites: pas de houle, pas de vent. Je sais qu’à cet endroit précis un long récif s’avance à 1,50m sous la surface de l’eau. Il fait casser la vague même s’il n’y a pas de houle. J’ai cadré sous la mousse blanches laissée par les vagues précédentes pour donner cette impression de vague seule au milieu de l’immensité. L’eau était totalement reposée. La tempête arrivait donc j’ai pris une grande partie du ciel. »

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Pour saisir ce moment parfait, le photographe a mis plus d’un an / Photo Ben Thouard

Pour parvenir à capter la lumière à travers la surface de la vague, Ben Thouard part à l’eau à des moments savamment calculés.

Une mer d’huile quelques minutes par an

Des années d’observation et de pratique, en surf, de sa zone de prédilection: Tahiti près de la mythique vague de Teahupoo.  Au bout d’une année d’observation du milieu, il établit le meilleur créneau pour shooter le reef break, la houle déroulant sur un fond de corail.

"A travers l'eau, on voit le paysage" / Photo Ben Thouard
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© Ben Thouard :

« J’ai une fenêtre de tir de 30 à 40 minutes à peine quelques fois par an. Il faut une mer d’huile, du soleil, une houle bien orientée, pas trop grosse, pas de pluie ni de vent pendant les quatre jours précédents pour que l’eau n’ait pas remué. Ici, l’eau est tellement claire que l’on y voit à travers et comme elle déferle sur la barrière de corail et non pas sur de sable, elle n’est pas trouble. »

« Je me mets alors à l’eau entre 8heures et 9 heures. Je ne dispose que quelques précieuses minutes pour shooter. »

Dès potron minet, Ben Thouard s’immerge. A l’affût. « Entre 8 heures et 9 heures, c’est le moment précis entre la brise de terre et la brise de mer de midi. Un laps de temps où tout est calme. »

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Le rouleau de la vague tout en transparence / © Ben Thouard

A l’âge de 15 ans, fouillant dans le grenier, le lycéen Benjamin Thouard qui a passé ses week-end sur le voilier de son grand-père, tombe sur un vieil appareil photo remisé par son père.

La surface sens dessus-dessous

« J’ai commencé par faire des photos de surf avec les copains. J’essayais de faire comme celles des magasines de surf! » Il s’inscrit à dans une école parisienne de photographie mais largue très vite le leash pour mettre le cap sur Hawaï.

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Ben Thouard photographie aussi le surf vu de dessous / Photo Ben Thouard

« Quand je suis arrivé, je ne savais même pas où dormir le soir! J’avais un appareil, deux optiques et un caisson étanche que je m’étais moi-même fabriqué. » Depuis 2006, il vend ses images aux magazines qui le faisaient rêver et signe des contrats avec des marques d’équipements de surf.

En 2008, il pose sac à terre à Tahiti. L’envie d’un livre germe rapidement. La moitié des photos de « Surface » sont prises sous l’eau, l’autre depuis dessus. Un jeu de profondeur subjuguant.

Gaëlle Richard
Informations: www.benthouard.com

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