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Environnement 21 janvier 2021

Prolifération des méduses nous amène t-elle vers une « gélification » des océans ?

Alors que le réchauffement climatique continue de donner des sueurs froides aux scientifiques, une nouvelle conséquence pour le moins inattendue du réchauffement climatique s’est révélée au grand jour : l’invasion des méduses. Ces cnidaires ne craignent pas les changements globaux, que ce soit l’acidification des océans, la diminution de l’oxygène dans les estuaires, la pollution aux engrais ou la multiplication du plastique dans nos océans, rien ne semble les déranger. 

Mais comment en sommes-nous arrivés là ? 

Les méduses servent de nourriture à une centaine d’espèces de poissons et d’oiseaux de mer, menacés et décimés par la surpêche. Si leurs prédateurs disparaissent, elles peuvent alors proliférer dans nos océans et provoquer leur gélification. 

En plus de la pêche excessive, le réchauffement climatique menace également les écosystèmes marins. Le réchauffement des couches superficielles des océans et l’augmentation de l’apport d’eaux douces pourraient réduire les remontées d’eaux chargées de nutriments qui soutiennent une grande partie de la productivité de l’océan. Ces modifications des cycles biogéochimiques marins finiraient par provoquer la disparition des espèces prédatrices des méduses, empêchant la régulation de leurs populations.

Pourquoi s’en inquiéter ? 

Outre le problème de leur épineuse présence sur nos plages durant les vacances, la surpopulation d’une espèce entraîne des modifications, à court et long terme, des relations entre les différentes espèces d’un écosystème.

Les conséquences pourraient être désastreuses : disparition d’espèces économiquement importantes, par compétition pour les ressources ou par prédation ou dégradation des écosystèmes. Elles peuvent également provoquer des dégâts matériels importants comme, par exemple, lorsque les filtres du circuit de refroidissement de la centrale nucléaire de Graveline près de Dunkerque ont été colmatés par un banc de méduse. La centrale s’est immédiatement arrêtée afin d’éviter une surchauffe du réacteur, ce qui a entraîné d’importants coûts de réparation.

Cependant, l’éradication ou simplement le contrôle des populations de méduses reste impossible à l’heure actuelle, car leur distribution est à large échelle et déborde largement du plateau continental.