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La vague artificielle d'Okahina Wave peut s'installer partout / Image de synthèse Okahina Wave

Glisse 8 juin 2018

Okahina Wave. La vague artificielle écologique

Laurent Hequily explique avoir trouvé le mécanisme pour créer une vague artificielle respectueuse de l'environnement

Dans le sillon de Kelly Slater. « Mais en mieux » glisse Laurent Hequily. Carrément…

Le Girondin affirme avoir inventé LA vague artificielle écologique. Lauréat des Blue Ocean Awards en 2016,  la société Okahina Wave  développe une vague inspirée du déferlement de l’océan sur un atoll. Centripète, elle se place en mer, sur un lac, une rivière et peut se démonter. Fixée sur un récif artificiel, celui-ci devient abri pour attirer la faune. Le système est agrémenté d’une sorte de poubelle automatique pour récolter les déchets drainés par la vague et d’une nursery à poissons. « Sa puissance ne détériore pas les berges environnantes et l’eau utilisée est celle du milieu naturel » affirme Laurent Hequily, fondateur d’Okahina Wave. Pour profiter de la mode des vagues artificielles, il propose une structure et tout un village du surf. Les Etats-Unis, l’Allemagne et l’Espagne se positionnent déjà sur ce marché.

Une vague en spirale

Pour le moment, le système existe à l’état de prototype, implanté dans un site « qui doit, encore quelques temps, rester secret », en Aquitaine et d’un diamètre de 24 mètres, la vague artificielle d’Okahina Wave ne peut être imaginée que sur des images de projection autant à la montagne qu’en mer.

 

Si le procédé doit lui aussi « rester secret » par crainte de l’espionnage industriel, le fondateur d’Okahina Wave concède à expliquer le principe de sa vague. « La structure, totalement immergée, sur ballast, flotte tenue au fond par un point d’ancrage. Autour, il y a un module qui génère une vague centripète pour ne pas propager l’onde jusqu’aux berges, explique Laurent Hequily. Nous nous sommes inspirés de l’énergie de l’eau qui sort d’un atoll par la passe mais nous l’utilisons en spirale. »

La structure est de la taille d’une piscine municipale et engendrerait une vague qui fait le tour en 15 secondes car l’onde se propage en arc de cercle.

Tout un écosystème autour du surf

L’idée de Laurent Hequily est partie « d’une intuition » puis a été développée avec divers soutiens techniques. « Cet hiver, nous avons beaucoup travaillé avec une société spécialisée dans le calculs et la mécanique des fluides (Méca). « Siratech nous apporte son expertise
dans la soudure de précision sur des pièces de grandes tailles. Dernièrement, nous avons travaillé sur l’optimisation énergétique. »

Laurent Hequily propose, au-delà de la seule structure à vague, de créer tout un village du surf autour d’un écosystème basé sur de l’hébergement, des animations, des cours de glisse, de yoga, des boutiques, café, restaurant affichant une volonté de respect de l’environnement, de l’esprit sain et ouvert sur la nature du surf.

Pour une structure de 110 mètres de diamètre, par exemple, pour une vague jusqu’à 2m de haut et un temps de ride de 15 secondes à l’infini, le fondateur d’Okahina Wave prévoit 288 surfeurs par heure, en capacité maximale.

Ils paieraient 1 heure de pratique 30 euros pour 10 vagues.

« Admettons que l’on travaille 8 mois par an (il faut le repos des équipes et la remise en état du site), avec un taux de remplissage de 30%, on atteint un chiffre d’affaires estimé à 5 millions d’euros par an. Avec 25 emplois à temps plein, je peux annoncer un bénéfice de 1,6 millions d’euros par an, pour une grande installation. »

Laurent Hequily affirme « être en passe de signer des marchés en ville, à la montagne et en Méditerranée ». Il annonce qu’il « devrait être en mesure de montrer publiquement le prototype aquitain dès cet été 2018« .

Affaire à suivre donc.

Gaëlle Richard