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Le Bel Espoir renaîtra grâce à une coque toute neuve, en acier comme celle du Belem / Photo AJD

Patrimoine 18 octobre 2018

Le Bel Espoir du Père Jaouen a besoin de sous

Le voilier mythique, brisé l'hiver dernier, est reconstruit à Concarneau. Il faut trouver 1,5 millions d'euros...

« Démerdez-vous pour être heureux » disait le Père Jaouen. Ses successeurs, bénévoles de son association, se démerdent pour poursuivre son action. Depuis les années 50, l’Association de Jeudi Dimanche (AJD) emmène sur l’eau des jeunes que la vie n’a pas épargnés pour les remettre à flot. Michel Jaouen, jésuite et Ouessantin, avait acquis le Bel Espoir en 1968, suite à une campagne de dons.

En acier, comme le Belem

Une tempête hivernale en 2017 le fait choir sur son flanc alors qu’il se trouve au sec.  Les membrures de cette goélette, construite en 1944 pour transporter le bétail entre l’Allemagne et le Danemark, se brisent. Le pont se distord. L’AJD n’a pas trente-six solutions: la destruction ou la rénovation, en bois, extrêmement longue et coûteuse.

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Le Bel Espoir, sous voiles. Après sa renaissance, il devrait de nouveau prendre la mer en 2019. Sa nouvelle coque sortira du chantier breton fin janvier / Photo DR

 

 

« Démerdez-vous pour être heureux. » L’injonction du jésuite au grand coeur, décédé un an avant, en 2016, résonne dans celui des ses héritiers. Entre deux caps intenables, ils choisissent le troisième. Une nouvelle coque sera construite. Toute en acier, comme le Belem. Deux avantages: la rapidité de la construction et la solidité de l’ouvrage. Les chantiers Piriou de Concarneau s’en chargent.

Des sous pour une figure du patrimoine maritime

Reconstruire le Bel Espoir coûte 1,5 millions d’euros. Pour la seule coque, nue, il faut 750.000 euros. Le nouveau Bel Espoir ressemblera en tous points à son prédécesseur: 29,90 mètres de long, 7,25 mètres de large et 2,15 mètres de tirant d’eau. L’AJD demandera aux Affaires maritimes que le navire puisse conserver le nom de Bel Espoir.

Gréement ancien sur coque neuve

Tout ce qui pourra être récupéré le sera. Gréement, voiles, moteur, chaînes, guindeau, pièces de bois… Beaucoup de pièces devront être adaptées à la nouvelle structure afin d’en conserver le maximum.

La nouvelle la coque devrait sortir des hangars de Concarneau fin janvier pour être ensuite remorquée à l’Aber Wrac’h, site de l’AJD.

L’AJD vit de dons et de mécenat.  Association reconnue d’intérêt général, les dons qui lui sont adressées peuvent bénéficier d’une défiscalisation.

Gaëlle Richard