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AFP

Environnement 12 janvier 2021

La micro-algue qui colore en vert les eaux de Bretagne Sud

Chaque année, les eaux colorées vertes s’étendent un peu plus du Finistère Sud aux côtes vendéennes. C’est la conséquence de la prolifération d’une micro-algue, appelée Lepidodinium chlorophorum.

Depuis les premières observation en 1982, on observe maintenant chaque année des eaux colorées vertes qui s’étendent du Finistère Sud aux côtes Vendéennes.

Sous l’influence de la Loire et de la Vilaine, cette zone est la plus vulnérable du littoral Atlantique au phénomène « d’eutrophisation ». Ce terme désigne l’un des problèmes majeurs affectant les zones aquatiques, continentales et côtières. C’est la réponse des écosystèmes à des apports externes de nutriments issus de rejets d’effluents domestiques (comme les eaux usées), agricoles (comme les engrais azotés et phosphorés) et industriels.

Cette réaction des écosystèmes peut se traduire par l’augmentation de la biomasse phytoplanctonique ainsi que par l’intensification et la multiplication des efflorescences d’espèces phytoplanctoniques, toxiques ou nuisibles.

Ces épisodes se produisent généralement au cours du printemps et de l’été, lorsque l’ensoleillement et la température de l’eau atteignent des niveaux favorables à la prolifération de ces organismes photosynthétiques.

Coloration verte et mortalité

Les eaux vertes observées en Bretagne Sud sont plus précisément la conséquence de la prolifération d’une micro-algue, le Lepidodinium chlorophorum. Elle mesurent environ 20 µm et présentent une forte coloration verte.

Bien que L. chlorophorum ne produise pas de toxines, il peut être considéré comme une espèce nuisible, car dès les années 1990, les eaux colorées vertes à L. chlorophorum ont été associées à des mortalités de poissons et d’organismes le long du littoral Atlantique.

Des mortalités d’organismes marins comme les moules, huîtres, certains mollusques, crevettes, crabes et petits crustacés, ont ainsi été enregistrées au cours de l’été 1988 près des Sables-d’Olonne. En 2012, des mortalités de moules de plus de 40 % ont été identifiées.

En 2018, des pertes importantes d’huîtres et de moules ont été rapportées sur les zones de production du Morbihan et de Loire-Atlantique suite aux eaux colorées vertes.

Un appel aux usagers du littoral

Ces phénomènes d’eaux colorées sont parfois très fugaces et localisés. Pour soutenir la recherche, un projet de science participative  » Phenomer  » propose aux usagers du littoral de signaler leurs observations d’eaux colorées.

Un formulaire de signalement est accessible sur le site web Phenomer et une application mobile est également téléchargeable. 

Avec l’aide de tout à chacun, les scientifiques pourront sans doute mieux cerner l’ampleur de ce phénomène et ses possibles causes.