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Environnement 11 mars 2021

Fukushima, dix ans après

L’histoire

Le 11 mars 2011, 14 h 46 au Japon (7 h 46 en France) : un séisme de magnitude 9,1 a lieu au large de la côte Est du Japon et provoque un tsunami.

En première ligne, la centrale électrique de Tepco, multinationale japonaise, était frappée de plein fouet par des vagues de près de 30 mètres de hauteur, qui ont pénétré sur environ 10km à l’intérieur des terres.

Les vagues endommagent le groupe électrogène de la centrale nucléaire de Fukushima. Le système de refroidissement lâche. Les réacteurs entrent en fusion et libèrent les déchets radioactifs.

Les conséquences sont désastreuses. Plus de 19 000 personnes périssent, 340 000 habitants de la zone sont déplacés et 1 800 km2 de terrains sont contaminés. Des millions de mètres cubes d’océan sont pollués.

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Dix ans après

Depuis le tsunami qui endommagea les réacteurs 1 à 4 de la centrale, ils sont plus de 5 000 à y travailler quotidiennement. Leur tâche est d’extraire d’ici 2051 près de 900 tonnes de combustible fondu avec d’autres débris devenus très radioactifs.

Le développement d’un bras robotique spécial ayant été retardé par la pandémie, le démarrage du retrait du combustible fondu a été repoussé d’un an, à 2022. Ce démantèlement devrait encore durer 30 à 40 ans, au mieux.

Par chance, le puissant séisme qui a de nouveau secoué le nord-est du Japon le 13 février dernier n’a pas provoqué de tsunami ni causé de dégâts majeurs, y compris à Fukushima Daiichi. Cela a toutefois accéléré l’écoulement de l’eau de refroidissement dans plusieurs réacteurs.

Mais la situation est sous contrôle, assure le groupe, comme cette eau est maintenue en circuit fermé et pompée.

L’eau réactive rejetée en mer

L’eau souterraine des montagnes voisines, devenant radioactive en s’infiltrant dans le sous-sol des réacteurs, a longtemps été un problème majeur, mais désormais atténué par un “mur de glace” de 30 mètres de profondeur et 1,5 kilomètre de longueur sous les réacteurs.

Cependant, à cause de la pluie, environ 140 m3 d’eau radioactive par jour en moyenne ont été générés en 2020 sur le site. Ces eaux contaminées, filtrées mais contenant toujours du tritium, s’accumulent actuellement dans un millier de citernes sur le site.

Les capacités de stockage sur place arrivant à saturation à l’été 2022, la solution d’un rejet progressif en mer s’est imposée, mais le gouvernement japonais n’a pas encore officialisé cette décision politiquement très sensible.