• Save
Transport maritime / Image libre de droits

Environnement 22 mai 2019

L’impact du transport maritime sur le climat est-il sous-estimé ?

Que disent les études ? Que sont les conséquences réelles du transport maritime ? Y a-t-il des solutions, des alternatives ?

Essor de la mondialisation, du tourisme, le transport maritime est devenu très conséquent. Avec tous les impacts que cela peut avoir sur la pollution atmosphérique et le climat. Devenu enjeu de santé publique, ce phénomène est étudié très sérieusement.

Quelles sont les conséquences ?

C’est une étude menée par l’intermédiaire d’une zone de Contrôle d’Émissions (ECA) en Méditerranée qui lance l’alerte. Le transport maritime est polluant par les hydrocarbures nécessaires pour faire avancer les bateaux. C’est ce qui entraîne l’émission de gaz à effet de serre réchauffant le climat.

D’après un rapport de l’ICCT (International Council on Clean Transportation) les navires parcourant les mers et océans en 2015 ont contribué à hauteur de 2,6% aux émissions planétaires de CO2. 87% de ces émissions viennent du trafic de marchandises, qui lui-même correspond à 90% du commerce mondial. Et il y a toujours plus de navires marchands…

Après des essais effectués en mer Méditerranée, les conclusions de janvier 2019 ont montré l’impact des polluants acidifiant les sols, l’eutrophisation des points d’eau et la formation d’ozone, ainsi que des polluants organiques persistants. Elles ajoutent que changer de carburant dans des zones spécifiques réduirait d’environ 95% les émissions d’oxyde de soufre, 77% celles d’azote et 80% des particules de toutes tailles.

Un secteur qui s’engage depuis un an

Il y a un an, les 173 États membres de l’Organisation Maritime Internationale se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 50% d’ici 2050. C’était le dernier secteur à s’engager sur cette voie.

Cette stratégie était inscrite dans le calendrier des Nations Unies et doit être révisée en 2023. Par ailleurs, 44 pays dont la France, l’Australie, la Nouvelle-Zélande visent à décarboner le secteur en 2050, suivant ainsi les Accords de Paris.

En attendant les premiers résultats, quelles alternatives peut-on envisager ?

Alternatives : et si on revenait à la voile ?

Cela peut paraître totalement farfelu ou inconcevable mais revenir au transport à la voile serait une alternative écologique idéale. Cela permettrait d’en finir avec les pollutions faites par les porte-conteneurs de plus en plus imposants.

Une petite entreprise de Douarnenez, dans le Finistère, en a tenté l’expérience, qu’elle souhaite poursuivre à l’avenir. Ses bateaux relient la Grande-Bretagne sans fioul, à la voile et bien sûr à leur rythme, avec à leur bord des livraisons de chocolat, thé, café et rhum.

L’entreprise nommée Towt envisage d’ores-et-déjà la construction d’un premier cargo à voile ! L’initiateur, Guillaume Le Grand, disait dans une interview : « Toute l’industrie du transport maritime est liée à l’exploitation des hydrocarbures. Au rythme actuel, dans cinquante ans nous aurons épuisé les ressources en pétrole et en gaz. Revenir au transport à la voile n’aura bientôt plus rien d’une folie. »

Towt (pour TransOceanic Wind Transport) existe depuis 2011 et compte déjà dans ses rangs plusieurs salariés motivés.

Ed.W