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Faune & Flore 29 décembre 2021

Les conditions de vie des orques du Marinland ne cessent de s’aggraver

Souvenez-vous, en novembre dernier nous vous avions parlé de la plainte qui avait été déposée par l’ONG One voice contre le Marinland d’Antibes pour « acte de cruauté envers Moana », une orque mâle de 10 ans… 

Pour rappel, Moana est la première orque née en Europe par insémination artificielle, le 16 mars 2011 au Marinland d’Antibes. Sa mère, Wikie, est née captive également, le 1er juin à Marinland. Quant à son père, il fût capturé en novembre 1980 en Islande. Ainsi, depuis des années Moana, son oncle Inouk et son frère Keijo survivent ensemble dans les eaux sales des minuscules bassins d’un delphinarium vieillissant… 

Ces orques sont confrontées à des conditions de vies insupportables, tels que des bassins dégradés, fissurés et qui présentent de nombreuses et importantes traces de rouilles.  

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Un état de santé qui se détériore

Des signes alarmants de mal être ont été retrouvés sur les orques Moana et Inouk. En effet, comme 100% des orques mâles, en captivité, leurs nageoires dorsales se sont totalement affaissées, car elles vivent en captivité. Moana présente également de graves problèmes de peau, de nombreuses lésions sous-dermiques ont été identifiées et sa couleur de peau a même changé. 

Dû à une inoccupation totale, Inouk ronge les bords des bassins, ce qui aujourd’hui, le fait souffrir de gros problèmes dentaires, l’orque n’a plus de dent et la pulpe de ses dents est désormais complétement à vif. 

Les orques n’ont rien pour s’occuper dans leur bassin de béton, elles s’ennuient et effectuent des mouvements répétitifs de leur langue, ce qui est le signe d’une grande souffrance. Un état de santé critique qui nécessiterait une prise en charge urgente par un vétérinaire, sous peine de mettre leur vie en danger. 

Lors du dépôt de plainte, il était également question de demander une ordonnance d’inspection indépendante afin d’évaluer précisément l’étendue des problèmes auxquels les orques font face. Afin d’être plus impactant, l’association Onevoice avait également organisé une manifestation devant la mairie d’Antibes, pour dénoncer la maltraitance du parc envers les animaux. 

Bilan 2019 vs Bilan 2021 

En 2019, nos confrères Brut, avaient effectué une première visite et avaient constaté l’urgence et la gravité de la situation. https://youtu.be/4Iiwt4alBRs

Il y a quelques jours, Florian Thomas, journaliste chez Brut et Muriel Arnal, fondatrice de l’ONG Onevoice, sont retournés au marinland d’Antibes pour constater l’état de santé des orques depuis leur dernière visite. 

C’est avec grand désespoir que les activistes ont pu constater que l’état de santé des orques s’empirait, que les méthodes de dressage qui consiste à affamer les animaux n’ont pas changées et que leur condition de vie se détériore davantage. 

La Docteur Ingrid N. Visser, scientifique au Orca Reseatch Trust, à très récemment rendu un rapport au sujet des orques du marinland d’Antibes. Et le bilan est catastrophique, contrairement à ce que la direction et les travailleurs du parc peuvent dire. 

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L’environnement de ces animaux ne correspond absolument pas à leurs besoins, ils souffrent d’un profond ennui, et l’ensemble de leurs problèmes de santé est induit par les mauvaises conditions de vie auxquelles ils font face. 

Le mensonge absolu sur l’épanouissement des animaux 

À l’époque, en 2019, lors du premier reportage de Brut, John Hargrove était présent. John Hargrove était soigneur pendant plusieurs années chez seaworld en Californie et au marinland d’Antibes. Il souhaitait dénoncer les coulisses et la réalité sur la vie des orques en captivité qui vivent dans des boîtes en béton rempli de produits chimiques. 

Il expliquait que pour rendre l’eau des bassins le plus clair possible, afin que les visiteurs puissent voir au mieux les animaux, les travailleurs du parc versaient une quantité astronomique de chlore. Ce qui avait pour incidence des effets profondément néfastes pour les orques, qui ne pouvaient même plus ouvrir leurs yeux tellement le chlore les brûlait. 

John Hargrove nous avait également fait part de leurs méthodes de dressage, la base du dressage était de les priver de nourriture pour les obliger à répondre aux ordres. En donnant une quantité minimale, les soigneurs s’assurent de garder l’orque en forme pour les spectacles, mais en ayant toujours faim elle serait plus docile pour accepter de faire tous les numéros. 

Lorsque la faim de l’animal augmente, il est plus susceptible de répondre, il n’est en aucun cas question d’un choix pour lui, il s’agit de sa faim. Les animaux sont donc nourris uniquement s’ils répondent aux ordres. 

Les parents de Moana et d’Inouk sont morts avant 30 ans Les orques du marinland ont entre 8 et 22 ans, ils sont très jeunes, la durée de vie d’un orque dans son milieu naturel peut aller jusqu’à 102 ans, mais est réduite à moins de 30 ans en captivité. En effet, dans de tel conditions de vie les orques meurent toutes de maladie, aucune n’est morte de vieillesse. 

Afin de préserver au mieux cette espèce, Onevoice espère que le marinland d’Antibes acceptera de collaborer avec eux en transférant ses orques vers un immense sanctuaire actuellement en construction au Canada.

Ce sanctuaire sera en capacité d’accueillir de nombreux orques, et notamment tout le groupe du marinland. 

Ces animaux sont nés et ont grandi en captivité, ils ne pourront jamais être relâchés et livrés à eux même dans la nature. Ils n’ont plus aucune musculature, ils ne savent pas se nourrir, et ont des maladies, ce qui nécessitera un accompagnement tout au long de leur vie. 

La loi du 30 novembre 2021 vise à légiférer les maltraitances animales et prévoit l’interdiction des spectacles des orques et dauphins d’ici 2026. Mais si les delphinariums organisent un programme scientifique ils pourront garder les cétacés… 

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