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Méconnu et pourtant...

Économie 14 octobre 2020

Les bateaux autonomes

Les bateau autonome feront bientôt beaucoup de bruit.

Alors que les voitures sans conducteur se font attendre, les bateaux autonomes ont déjà pris le large. Après un premier ferry et un bateau commercial, c’est au tour d’un transatlantique d’être testé. L’objectif ? Des transports plus flexibles, moins polluants et peut être même plus sûrs.

Les projets des bateaux en avance sur ceux des voitures

Sur les traces de son illustre prédécesseur, qui déposa en 1620 les premiers colons britanniques sur le sol américains, le Mayflower devait quitter son usine polonaise et débuter son périple en septembre 2020, exactement 400 ans après son prédécesseur.

Mais la crise du coronavirus a perturbé l’organisation de ce voyage dont le départ est reporté en avril 2021. Un système d’intelligence artificielle, conçu par IBM et chargé d’optimiser la navigation, sera le seul maître à bord. Le Mayflower sera donc le premier bateau à parcourir un trajet aussi long en totale autonomie.

Alors qu’à terre, la conduite sans intervention humaine reste une perspective encore très lointaine. Pour rappel, l’Audi A8 est aujourd’hui la seule voiture à prétendre atteindre sur route une autonomie de niveau 3 sur une échelle de 5 (voiture complètement autonome). Elle est équipée d’un dispositif activable uniquement à moins de 60 km/h sur autoroute, et en présence d’un conducteur prêt à reprendre le volant à tout moment.

Selon l’Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (Inria), il faudra attendre 2040 pour voir apparaître des voitures 100% autonomes en zone périurbaine.

Vers une commercialisation dès 2025

Depuis plusieurs années, les bateaux conventionnels utilisent déjà un pilotage automatique, et une batterie d’instruments (radars, système d’identification automatique par radio…) assistant les équipages.

Afin de les rendre entièrement autonome, il ne resterait qu’à ajouter des caméras de jour et de nuit, pour remplacer les yeux des officiers, des détecteurs lidars, pour une détection précise et de courte portée, des sonars, pour une détection sous-marine, et à dupliquer une partie des équipements pour pallier les défaillances.

Les avantages d’une navigation autonome

Cette automatisation devrait rendre la navigation plus sûre, quand on sait que près de 66 % des accidents, sur lesquels a enquêté entre 2011 et 2018 l’Agence Européenne pour la Sécurité Maritime, ont été attribués à une défaillance humaine.

Plus encore, il s’agit de reverdir le transport maritime. La suppression des cabines et des équipements de sauvetage allégera considérablement les navires, permettant d’économiser du carburant, de réduire leur taille et de rendre la circulation plus flexible.

L’environnement maritime est un autre avantage en faveur du bateau autonome. En effet, en mer, pas de piétons, pas de panneaux de signalisation ni de scène complexe à interpréter. La vitesse est réduite et l’espace disponible offrent une importante marge de réaction. Seule la détection des obstacles semi-immergés, qui échappent aux radars (débris, bagages, filets…), représente encore un défi.

Quant dit la loi ?

Si l’Organisation Maritime Internationale planche sur le sujet de la réglementation, il faudra sans doute patienter une dizaine d’années avant ses premières autorisations. En attendant, le port de Rotterdam a déjà annoncé se préparer à accueillir ces futurs engins. Mayflower en tête !