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Découverte & Recherche 4 juillet 2022

Les amphores pillées dans l’épave du Fort Royal 1 ont été retrouvées à Cannes

Une opération de sauvetage d’urgence, lancée par les autorités maritimes, a permis la perquisition d’un trésor inestimable, que les pilleurs pensaient s’offrir en toute discrétion. Une soixantaine d’amphores mythiques de l’épave du Fort Royal 1 ont été retrouvées.

C’est un trésor que les malfaiteurs s’imaginaient garder précieusement, après la mise en place minutieuse et stratégique de leur opération de pillage. Il n’en fut rien. Le 27 avril dernier, les services de l’Etat diffusaient un communiqué aussi fascinant qu’incroyable : le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), affilié au ministère de la Culture, donnait l’alerte d’un important pillage en cours dans les eaux méditerranéennes. L’objet du délit ? L’épave Fort Royal 1 et ses mythiques amphores de vin gréco-italiques.

Une épave majeure et historique

Gisant à 19 mètres de profondeur, au large de Cannes dans les Alpes-Maritimes, l’épave Fort Royal 1 a été découverte par le binôme d’archéologues sous-marins et chasseurs d’épaves Anne et Jean-Pierre Joncheray. Du côté de l’archipel de Lérins, le site où repose l’antique navire devait faire l’objet d’une fouille archéologique d’envergure à la mi-avril 2022.

C’est ainsi que les chercheurs ont découvert l’ampleur du délit. En plongeant vers l’épave particulièrement bien conservée, les archéologues ont retrouvé des outils alertant sur les intentions des récents visiteurs. Un pillage avait déjà eu lieu et devait visiblement se poursuivre. L’absence de nombreuses amphores de vin gréco-italiques datant du IIe siècle avant Jésus-Christ a rapidement été constatée. 

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Afin de protéger l’antique trésor de l’épave du Fort Royal 1, les amphores restées sur site ont toutes été remontées à la surface, prévenant ainsi d’autres potentiels vols. Elles sont actuellement conservées au sein du service d’archéologie de la métropole Nice Côte d’Azur. La plongée et le mouillage sont désormais interdits, par arrêté préfectoral, sur la zone du récent pillage.

Un père et son fils placés en garde à vue

Un père et son fils ont été placés en garde à vue au cours du mois de mai. Ils sont soupçonnés d’être les auteurs du pillage d’envergure, avant d’être relâchés. Affublés de l’évocateur surnom de « pirates », le duo est connu du monde de la plongée amateure locale. Une perquisition dans l’agglomération d’Antibes a permis de remettre la main sur de nombreux objets archéologiques, dont une soixantaine d’amphores. Après analyses, il a été déclaré que certaines de ces amphores appartenaient bel et bien à l’épave du navire antique. 

L’enquête est en cours afin de déterminer les réelles intentions des « pirates » jusqu’alors présumés. La thèse de la revente est privilégiée : le prix à l’unité des amphores pourrait aller jusqu’à 2 000 euros. Les pilleurs encourent jusqu’à 7 ans de prison et une amende se montant à plusieurs centaines de milliers d’euros. 

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