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Le porte-avions Charles de Gaulle // Photo via Wikimedia Commons U.S. Marine Corps photo by Maj. Joshua Smith/Released

Insolite 6 avril 2020

Le saviez-vous ? Le Charles de Gaulle

Le porte-avions Charles de Gaulle est le navire amiral de la Marine nationale française. Il entre en service le 18 mai 2001 après une période de construction de 12 ans.

Le navire peut embarquer à son bord 1950 marins et 800 militaires en transport de troupes. Sa capacité d’aéronefs s’élève à 40 appareils, malgré le fait qu’il n’ait jamais déployé la totalité pour des raisons opérationnelles lors de ses missions.

Mais le saviez-vous ?


1. Naissance du projet

C’est sous la présidence de Valery Giscard d’Esteing que naît le projet. Il envisage la construction de deux navires de 36 000 tonnes qui seraient nommés Bretagne et Provence. En 1976, 1979 et 1981, les trois sous-marins nucléaires français en cale alors nommés Provence, Bretagne et Bourgogne, sont débaptisés et deviennent Rubis, Saphir et Casabianca.

Le programme est lancé en 1986 durant le premier septennat de François Mitterrand qui renomme le premier porte-avions Richelieu. L’année suivante, c’est Jacques Chirac, alors Premier ministre, qui attribue le nom définitif du navire. Le bâtiment aura pour nom : Charles de Gaulle.

La construction du porte-avions est ralentie à plusieurs reprises en raison des restrictions budgétaires, ce qui retardera sa livraison et son entrée en service dans la Marine de six années. La prolongation du programme entrainera une surfacturation estimée à 30% du coût global, élevant ainsi la note finale à 3 milliards d’euros. 

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2009. Le porte-avions en réparation dans l’arsenal de Toulon, entouré d’un barrage de protection, image via Wikipedia


2. Construction

Avant la construction du Charles de Gaulle, la Marine nationale française disposait de deux porte-avions : le Clémenceau et le Foch. Les deux bâtiments de surface vieillissants, leur remplacement est alors envisagé. Le nouveau porte-avions devra remplacer le Clémenceau. La commande est passée auprès de Naval Group le 7 février 1986 sur décision ministérielle. La construction débute le 14 avril 1989 dans le chantier naval de Brest. D’une longueur de 261,50 mètres, large de 64,36 mètres, le bâtiment mesure 75 mètres de haut : soit la hauteur d’un immeuble de 25 étages.

Le navire est équipé des systèmes de sécurité les plus avancés, capables de lutter contre les incendies. La conception de sa coque est cloisonnée, de façon à ce qu’il puisse continuer de mener le combat après avoir reçu plusieurs torpilles et missiles. Pour épauler le Charles de Gaulle, il est question de lui construire un sistership en remplacement du Foch. Le projet est défendu par Nicolas Sarkozy lors de sa campagne présidentielle de 2007. Les évaluations et études sont menées en 2009 avant d’être abandonnées en 2013.


3. Système de propulsion unique

À sa mise à flot le 7 mai 1994, le Charles de Gaulle est le plus grand navire de guerre européen. Il s’agit également du premier bâtiment de surface d’Europe à être équipé d’une propulsion nucléaire, faisant entrer la France dans un club très restreint. En effet, au moment de sa construction, seul l’US Navy disposait de porte-avions nucléaires.

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Passerelle de navigation du porte-avions Charles de Gaulle, image via Wikipédia

Ce type de propulsion permet au navire d’atteindre une vitesse de 27 nœuds (soit près de 50 kilomètres par heure). L’organisation sur le pont d’envol est également facilitée par l’absence des cheminées sur l’îlot central. Cela permet aussi d’améliorer l’appontage des avions qui ne subissent plus les turbulences thermiques dues aux fumées des machines des porte-avions à propulsion classique. Le Charles de Gaulle est capable de lancer une vague d’assaut d’une vingtaine d’avions en seulement 15 minutes. A ce jour, la France reste le seul pays avec les États-Unis à avoir achevé la construction d’un porte-avions à propulsion nucléaire.


4. Un navire « écolo »

À bord du Charles de Gaulle de nombreux moyens sont mis en œuvre pour préserver l’environnement. La chaufferie nucléaire du bâtiment lui permet d’atteindre un coût carbone de zéro pour la propulsion du navire, la production d’eau et d’électricité, ainsi que pour la production de la vapeur des catapultes de lancement. Le porte-avions dispose également d’une unité de traitement des déchets organiques.

Avant d’être rejetés à la mer, ceux-ci sont pulvérisés et mélangés à l’eau de mer. Pour ce qui est des autres déchets ne pouvant être traités à bord (papiers, verres, plastiques), ils sont compactés, emballés et stockés avant d’être débarqués ou transférés sur d’autres bateaux. Ainsi, le Charles de Gaulle agit de manière conforme aux normes MARPOL (convention internationale pour la prévention de la pollution marine par les navires, élaborée par l’organisation maritime internationale)


5. Succession annoncée

Le Charles de Gaulle a vocation à terminer sa vie à l’horizon 2040. En 2017, le porte-avions a entamé une phase de rénovation longue de 18 mois à Toulon, pour lui donner une seconde vie pour les 20 prochaines années. C’est en octobre 2018, au salon du secteur naval : Euronaval, que la ministre des Armées – Florence Parly, avait annoncé le lancement du programme de remplacement du Charles de Gaulle. Emmanuel Macron – Président de la République, devrait se prononcer à la fin du premier semestre 2020 sur la pertinence des études menées.

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Le Charles de Gaulle en avril 2019, image via Wikipédia

On peut déjà supposer que la taille du nouveau porte-avions sera supérieure à celle du Charles de Gaulle. De part cela, il est fort probable que son successeur soit assemblé dans les cales géantes des chantiers de Saint-Nazaire, contrairement à son aîné dont la taille avait été limitée par les dimensions des bassins de construction brestois.

Clément Martin