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Environnement 31 janvier 2022

Au Yémen, un pétrolier abandonné pourrait causer la pire marée noire de l’histoire

Depuis les problèmes liés à la guerre civile au Yémen, un bateau FSO Safer a été laissé à l’abandon sur l’Océan et ce, sans aucune maintenance. Le problème est que ce navire est un pétrolier qui contient au moins 140 000 tonnes de pétrole. Si ce dernier est abandonné depuis 2015, une potentielle fuite serait actuellement en train de causer des ravages sur le pays qui est déjà dans de grandes difficultés.

Une véritable bombe à retardement

Ce pétrolier abandonné au large du Yémen contenant plus d’1 million de barils de pétrole est sans maintenance depuis 2015. Cela correspond au moment où le pays est tombé sous le joug des houthis. Le problème est que le fait d’avoir abandonné une telle quantité de pétrole sur un bateau dénué d’entretien peut déclencher l’une, si ce n’est la plus grande marée noire que l’on connaisse. Ce pétrolier est donc une véritable bombe à retardement.

C’est Greenpeace qui a lancé cette alerte jeudi dernier. Le problème étant que le Yémen subit déjà une situation dramatique, notamment d’un point de vue humanitaire.

Une dégradation inéluctable

Le pétrolier se situe à plus de 6 km de Hodeida, un port de l’ouest du Yémen. Le FSO Safer est un bateau qui a plus de 45 ans et qui est totalement rouillé. De ce fait, sa dégradation inéluctable est actuellement très rapide. Il faut donc soulever une solution.

Une fuite ou une explosion pourraient avoir des conséquences extrêmement graves sur l’environnement. En effet, si la totalité du pétrolier se déversait dans la mer, la marée noire serait 4 fois pire que celle provoquée par l’Exxon Valdez qui, en 1989, avait été considérée comme le pire drame de ce genre.

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La marée noire provoquée par l’Exxon Valdez en 1989…

Un risque écologique accompagné d’une inaction de la part des politiques

Si l’ONU a pris connaissance de ce problème, les négociations avec les Houthis n’ont engendré aucune solution. Aussi, le pétrolier n’est toujours pas en voie d’être sécurisé, car les rebelles houthis revendiquent le contrôle des revenus du pétrole sur le bateau. Ces derniers sont évalués à environ 80 millions de dollars.

L’inaction concernant cette bombe à retardement écologique et humanitaire n’est donc pas technique mais bien politique, puisque comme le souligne Greenpeace International, il est possible de transférer le pétrole sur d’autres pétroliers grâce à la technologie. Le problème se situe donc dans le fait que les rebelles houthis veulent garder le pétrole en leur possession.

L’impact dramatique d’une potentielle marée noire

Si le pétrole se déverse dans la mer, il n’appartiendra plus à personne et l’impact environnemental sera extrêmement grave. Les écosystèmes de la mer Rouge seraient détruits, il n’y aurait plus d’accès à l’eau potable dans la région, la pêche serait impossible alors que les yéménites sont déjà en situation de famine. La seule solution est donc d’enlever le pétrole.