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Via francebleu.fr

Dossier 29 mars 2019

« Ainsi va la vie à bord du Redoutable »

Le 29 mars 1967 était inauguré le premier sous-marin nucléaire lanceur d’engins français, ou SNLE, qui asseyait la puissance nucléaire de la France dans le jeu atomique mondial. Retour sur un engin stratégique dans l’histoire de notre pays. Le 29 mars 2019 est donc la date de son 52e anniversaire.

Le premier sous-marin français lanceur d’engins atomiques

« Hourra pour la France ! Depuis ce matin, elle est plus forte et plus fière ». Ainsi s’exclamait le Général de Gaulle à Pierre Messmer, son Ministre aux Armées, lorsque la première bombe atomique française, Gerboise Bleue, explosait dans le Sahara algérien, le 13 février 1960. Encore fallait-il se doter d’une vraie force de déploiement. En 1964, ce sont les Mirage IV qui peuvent lancer des missiles atomiques.

Le premier sous-marin français lanceur d’engins atomiques« Hourra pour la France ! Depuis ce matin, elle est plus forte et plus fière ». Ainsi s’exclamait le Général de Gaulle à Pierre Messmer, son Ministre aux Armées, lorsque la première bombe atomique française, Gerboise Bleue, explosait dans le Sahara algérien, le 13 février 1960. Encore fallait-il se doter d’une vraie force de déploiement. En 1964, ce sont les Mirage IV qui peuvent lancer des missiles atomiques.

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C’est le 29 mars 1967 que la France se hisse parmi les 4 nations qui sont dotées de sous-marins lanceurs d’engins nucléaires. A Cherbourg, lors de son inauguration et de sa mise à l’eau, Pierre Messmer, en compagnie du Général, rappelle sa genèse et sa construction à partir du 2 mars 1963. « Depuis deux siècles, dix navires de la Marine nationale ont porté le nom du Redoutable, mais celui-ci ne leur ressemble en rien. » Et pour cause, s’il n’est que le 76e sous-marin lancé depuis Cherbourg, et le premier d’une série de SNLE français, gage de l’indépendance de la France, il constitue un nouveau type d’engin marin, avec ses 16 missiles balistiques mer-sol M1, de 450 kilotonnes et d’une portée de 2000 km. En 1974, ces missiles seront changés avec les M20, d’une puissance d’une mégatonne sur 3000 kilomètres de rayon.

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Via wikimanche.fr

 

D’une longueur de 128 mètres, le sous-marin, indétectable en plongée, se propulse grâce à l’énergie nucléaire, sans besoin de carburant pendant un an. Son tirant d’eau est de 10 mètres, sa vitesse de 25 nœuds. Il faudra cependant attendre deux ans avant que le cœur du réacteur nucléaire soit opérationnel. La première patrouille du SNLE date de 1972, après la mort de De Gaulle.

Un jouet de la puissance militaire tricolore qui fascine

La flotte nouvelle de SNLE sert à la fois de menace dissuasive pour les ennemis de la France, mais aussi d’argument de poids dans la stratégie d’indépendance vis-à-vis de l’OTAN.

Comme l’attestent les nombreux reportages qui se consacrent au Redoutable, à commencer par le suivi en direct de sa mise à l’eau, la vie à bord du sous-marin intéresse les médias et les Français. Vivre 72 jours sous l’eau, sans hublot, telle est la gageure de ce bâtiment naval qui abrite 135 hommes, chefs cuisiniers et soldats. Deux équipages de 135 marins se relaient.

Le premier sous-marin nucléaire qui peut se visiter

A partir de la fin des années 70, des sous-marins de nouvelle génération sortiront des chantiers navals de Cherbourg. Le Redoutable se voit désarmé en 1991, après 20 ans de bons et loyaux services. Que faire alors de cette carcasse ? La Cité de la Mer de Cherbourg décide d’en faire le premier sous-marin nucléaire à visiter par le public. C’est en 2002 qu’est actée sa reconversion en tant qu’attraction historique et touristique. Pour ce faire, la partie nucléaire, démontée, a dû être reconstituée comme tel (mais désarmée).

Ed.W